Vanderhoff : the show (business) must go on

Alors que nous sommes toujours dans l’incompréhension totale quant à la séparation de Super5, Vanderhoff (le producteur du groupe) a tenu hier soir une conférence de presse finalement peu surprenante. En voici un extrait :

En tant que producteur exclusif de Super5, Vanderhoff Production® est attristé d’apprendre la séparation du groupe. VP® respecte cette décision mais partage également la tristesse de tous les fans. Aussi, dans les semaines à venir, VP® prévoit la sortie de plusieurs inédits de Super5 ainsi que la sortie de deux intégrales fraîchement remastérisées, l’une en Dolby 9.1, l’autre en 8 bit.

Avec cette attitude proactive, VP® tient à rassurer l’ensemble de ses partenaires commerciaux et ses investisseurs sur l’avenir de la société. VP® dispose encore de beaucoup d’enregistrements de Super5 permettant d’assurer sa pérennité financière durant les prochaines années.

Sans donner aucune information sur les musiciens, l’attaché de presse s’est ensuite contenté de faire l’agenda des compils et autres best of prévus, le summum étant sans doute le flamboyant Super5 – Le meilleur du pire

Il a pour finir adressé cette phrase aux nombreux fans présents dans la salle, sur un ton très direct : « Nous ne vous laisserons pas tomber, NOUS ! » Sans doute une tentative pour maintenir à flot les ventes d’albums de Super5 quand on sait que Vanderhoff réalise 95% de ses bénéfices grâce aux « royal-tits » du groupe de légende (précision utile : l’action Vanderhoff Production a perdu 22 points depuis l’annonce de la scission du groupe dimanche midi). Leur tactique semble clair : nous refaire le coup des remixs pourris comme en 2009 (cf. et ).

Quant aux raisons du split de Super5, aucune info officielle. Lors de son départ, l’attaché de presse a tout de même répondu à la volée à cette ultime question : « — Mais que s’est-il passé lors de la réunion du 13 mai ?! — Demandez donc au bassiste de Super5 : lorsqu’on prend un coup de sang, on doit en assumer les conséquences ! » Voici donc une nouvelle piste : une énième engueulade entre Super5 et Vanderhoff aurait pu mettre un terme à la carrière du plus grand groupe de Rock de l’histoire.

Ça donne envie de péter un truc, non ?

Gueule de bois

Pour nous toutes et tous, le réveil a été dur aujourd’hui. Non pas parce qu’un directeur du FMI est suspecté d’avoir paluché une femme de chambre, non. Tout simplement parce que le plus grand groupe de Rock de tous les temps a annoncé sa scission. Rien que ça.

Depuis hier, les réactions se multiplient : le concert de Pearl Jam initialement organisé ce soir pour l’Unicef est finalement dédié à Super5 ; Marylin Manson s’est arraché son tatouage « Wattstock my dick » avec un couteau de cuisine ; Lemmy a quant à lui balancé sur Twitter « Does Rock’n’roll exist any longer? » .

Dans la presse, on trouve de tout : « Rien ne va plus chez les Super5 » , « L’étendard du Rock en berne » ou encore « C’est pas trop tôt ! ». TopBuzz nous sert une vieille interview tronquée du guitariste : « Super5, l’interview coup de genou » . Poti-Pota titre « Super5 : leur enfant caché a tout gâché » . On a même lu dans TV-H-YÉ : « Les prédictions de notre voyante : cette annonce a bouleversé les astres. Verseau et Capricorne ont disparu. Les natifs de février et décembre seront désormais nommés « Guitare du Super5 » et « Basse du Super5 ». Attendons-nous donc à une nouvelle version des Chevaliers du Zodiac.‘ » Ultime coup de poignard dans Bibabeloula : « Les Rolling Stones jubilent et annoncent leur nouvel album Dansons sur leur tombe ».

Ce qui fait le plus mal dans tout ça est sans doute l’absence d’explication : pourquoi cette séparation, bordel ?!?!! Une dispute entre les membres du groupe ? Tout semblait pourtant aller pour le mieux lors de leur dernière grande apparition publique à Barbeuk-Stock. Il y a moins de dix jours, Super5 auraient même bœufé avec une partie des Hydroponiks lors d’une soirée privée (c’est en tout cas ce que rapportent certains fans). Une crise artistique ? Impossible à envisager à l’écoute du dernier album. Une envie de prendre du recul par rapport aux médias ? Trop de pression ? Ce n’est pourtant pas le problème de Super5 qui ont toujours joliment envoyé chier la presse people (qui le leur rend bien).

Bref, beaucoup de spéculations, mais à chaque fois peu fondées… Il faut avouer que nous avons encore du mal à recentrer nos esprits pour tirer tout ça au clair. Peut-être que le communiqué de presse de Vanderhoff prévu pour demain soir nous donnera un peu plus d’explications. D’ici là, nous sommes bien évidemment preneurs de toute info.

Le film « Super5 » (presque) annulé

Le réalisateur J. J. Abrams n’a jamais caché son envie de faire un film sur Super5. Après des discussions interminables pour savoir qui incarneraient nos légendaires musiciens (plusieurs propositions de bassiste : David Duchovny, Orlando Bloom… et de guitariste : Arnold Schwarzenegger, Jessica Simpson…) et après des milliers d’heures de négociations autour des droits, le projet se trouve désormais… avorté !!

Visiblement, Vanderhoff Production a été trop gourmand. De leur côté, Super5 sont restés inflexibles sur certains choix artistiques : « Non, non. Ce sera soit Ken Loach, soit John Carpenter. »

Quoi qu’il en soit, J. J. Abrams et ses producteurs ont déjà trop investi sur le produit pour ne pas continuer. Comme vous pouvez le constater sur cette vidéo, titre et synopsis du film ont été légèrement adaptés :

On retrouve tout de même l’essence de ce qu’aurait pu être le film, notamment dans la destruction de la porte du train, qui n’est pas sans rappeler la célèbre anecdote sur l’apparition surprise du groupe à Lollapallooza en 2006.

(vidéo : Super 8 de J. J. Abrams – Tous droits réservés)

On the road with Super5

Dans son numéro d’octobre, RockGod publie en page 5 une longue interview de Super5 par Handsome Dan, intitulée « On the road with Super5 ». Les responsables de ce (très bon) magazine nous ont autorisé à la reproduire ici dans son intégralité. Qu’ils en soient remerciés.

Même avec dix-sept ans de journalisme musical au compteur, un entretien avec Super5 reste exceptionnel. Pas que le groupe fuit les journalistes, mais Super5 est une bête de scène, sans cesse en tournée. Difficile de les capter donc.

Trois mois après la déferlante Wattstock et la sortie en DVD de leurs clips réalisés par les plus grands cinéastes (Galette des Rois chez Vanderhoff Edition), cette rencontre était l’occasion de faire le point avec le groupe : le futur de Wattstock, leur prétendue fin de contrat avec Vanderhoff Production, ou encore le fameux documentaire éternellement repoussé. Surtout, une discussion avec Super5, c’est l’occasion de parler du Rock.

Rendez-vous était pris mi-octobre au ScummBar, le fief du groupe. Me préparant à les rencontrer autour d’une pinte, quelle ne fût pas ma surprise de les voir débarquer au volant de leur Super5 et me proposer de faire l’interview… depuis la banquette arrière. Me voilà donc on the road avec le groupe de légende.

Tout d’abord Super5, merci d’avoir accepter notre invitation.
— Le magazine RockGod, ça ne se refuse pas.
— Ouais, et désolé pour la ceinture. C’est Popa Chubby qui l’a pétée.
— On fait l’interview dans la caisse parce qu’on doit tracer chez Cassels Music Store : ils ont reçu une Washburn G-23V authentique de 1989.

Ça ira.
Remis de Wattstock 2009 ?

— Yep ! :-B)
— Encore un peu mal aux yeux mais ça va.

Après un tel succès, qu’est-ce que vous nous mijotez pour 2010 ? Parce que pour faire aussi bien, il faut en avoir quand même.
— Clair. Mais c’est encore un peu tôt pour en parler. Comme t’as pu le remarquer, il y a souvent pas mal d’imprévus pour Wattstock. On en discutait l’autre fois avec Jon Spencer et on se disait que ce serait peut-être carrément plus simple de ne rien prévoir à l’avance. Laisser le Rock s’exprimer.
— Une sorte d’impro totale, tu vois ?

Est-ce qu’il faut aussi voir là-dedans les tensions entre vous et Vanderhoff Production, tensions qui pourraient à terme remettre en cause l’existence de Wattstock ? [ndlr : suite aux imprévus lors de Wattstock 2009 et de la sortie du DVD Galette des Rois, les rumeurs vont croissantes sur un clash entre Super5 et Vanderhoff, producteur de Wattstock et du groupe de légende]
— C’est clair qu’il était vénèr le Vanpopof ! [rire]
— Il nous a sorti le grand jeu : avocats et compagnie. Mais quand il a vu les ventes de Galette des Rois, il est redevenu mignon.
— Après, tkt pour Wattstock. Au pire, ça se fera sans Vanderhoff et son pognon. … Merde, c’est pas la bonne route ! [la Super5 s’engage dans un dérapage contrôlé à 180° en plein centre-ville]

Déjà lors de la parution de votre premier album posthume en 1996, Sortis de la tombe, vous mettiez clairement les pieds dans le plat sur ce qu’était l’industrie du disque. Aujourd’hui, il est question d’un album « postposthume ». Vous ne pensez pas scier la branche sur laquelle vous êtes assis ?
— On y va franco avec Vanderhoff. Il s’est quand même un peu foutu de nous.
— Quand Rockiaa [ndlr : le précédent producteur de Super5] nous a lâché à Vanderhoff, on nous avait assuré qu’on ne verrait pas la différence, qu’on aurait ce qu’il nous faut pour faire du Rock et pas de confettis inutiles en plus. Puis Vanderhoff a commencé à nous lourder avec son business.
— Tu te souviens quand il a débarqué dans le studio : « les gars, vous allez être jury de la Star Ac’ ! Délire, non ? » ?
— Oh le nazbrok ! … C’est les flics derrière, non ?
— Nan, il y aurait la sirène si c’était eux.

Venons-en au gros dossier que tout le monde attend : le documentaire sur Wattstock 2007. Les infos fuitent au compte-goutte mais on ne sait finalement pas grand chose. Du nouveau? Une date ?
— Je ne vois pas de quoi vous parlez… huhu. Ouais, en effet, on a longtemps tenu la bride sur ce projet. Mais on va bientôt pouvoir le libérer.
— La petite histoire, c’est qu’un jour un mec – un ponte de l’histoire du Métal – est venu nous voir. Il avait l’air d’avoir la chiasse ou un truc. En fait, c’était juste qu’il était fan de la première heure. Il nous a dit : « je voudrais savoir si vous accepteriez que je vous suive pendant quelques temps pour faire un docu sur vous et le Rock. » Nous, ça nous changeait pas des masses parce que quand on est en tournée, il y a une bonne trentaine de personnes dans l’équipe, alors un de plus ou de moins.
Il nous filmait tout le temps : pendant les répètes, aux concerts, sous la douche (enfin ça c’est plus toi [se tournant vers Super5]). Il a bien fait ça pendant six mois.
— Ouais six mois, le temps de la tournée au Moyen-Orient.
— Et puis on est rentré au bercail, et là, il a dit « les gars, j’ai ce qu’il me faut, je vais monter tout ça. » Il était pas parti depuis 20 minutes qu’on ressentait déjà le vide. En plus c’était un retour de tournée, c’est toujours la misère. On a plus rien à foutre de la journée. Du coup, on a commencé à construire un trampoline avec des tromb…
— ‘tain ! Tu peux pas faire court toi quand tu démarres une histoire !?! Tu vas raconter ta classe de neige après ? Bref, ce mec, on l’a rappelé pour nous filer un coup de main sur le docu Wattstock 2007.

Mais c’était il y a deux ans !
— C’est vrai que ça prend des plombes. Parce qu’il veut interviewer des cadors du métier et faire un truc de déglingo.
— Il a commencé le montage il y a trois semaines. On a vu des extraits, ce mec déchire totalement.
— On ne peut pas trop donner de date. Mais disons que ce sera avant le 21 décembre 2012.

D’ici là, d’autres projets ?
— On a un barbecue ce week-end et un concert à Libreville au stade Omar Bongo jeudi prochain.
— Faut que t’appelles SlashMoi aussi.
— Ah ouais.
[une sirène de police nous invite à nous rabattre]
— T’as ta ceinture derrière ? ‘tain ! Le magasin ferme dans vingt minutes. Ce serait trop con.
— Vas-y, fonce, on a une bonne raison.

Deux de vos fans ont publié une bédé sur Super5. Vous l’avez lue ?
— La vache, ouais ! Ces gars sont chelous. Où qu’on soit, ils sont là. À un moment, on a flippé que ce soit des maniacs. Ils récupéraient nos cannettes vides et les serviettes en papiers qu’on utilisait.
Au final, ils sont juste un peu schizos. Alors, franchement, si ça peut leur faire plaiz, pas de problème.
— D’autant que, mis à part deux trois trucs bidons dans la bédé, ils se sont bien renseignés.

Il arrive que l’on vous compare à des dieux. Franchement, comment on gère une pression pareille ?
— Le thé à la menthe marche plutôt bien.
— ‘tention, dos d’âne.
[la voiture fait un saut en longueur d’environ 25 mètres]

Revenons un peu aux bases : Super5, comment vous êtes vous rencontrés ?
— Ouhala c’est chaud. En fait, il avait tenté de m’entuber…
— Mais naann, tout de suite. Disons qu’au début on se connaissait pas à mort…
— …donc tu as tenté de m’entuber.
— Belek !
[ils se disputent en hébreux]
— Enfin bref. Deux jours de garde à vue dans une prison turque, ça crée des liens.

Passons à la question SMS des lecteurs de RockGod. Elle a été envoyée par Frédéric M. de Thaïlande : « À propos de cette histoire avec Marilyn Manson, que s’est-il vraiment passé ce soir là ? »
[le sourire jusqu’aux oreilles, se tournant les bras croisés vers Super5, lui-même au bord du fou rire] …disons que… maintenant, je sais que Marilyn porte un dentier. [éclat de rire commun]

Bon, la dernière pour la route : les gars, un sphincter ça dit quoi?
— …feur ?
— No you !
[nous approchons du Cassels Music Store]
— Le bâtard, il ferme le rideau de la boutique !
— Empêche-le !
— Qu’est-ce que tu veux que je fasse ?!!!
— Fonce dedans, j’sais pas !

Et bien merci Super5. Un mot pour finir ?
— Attention les enfants : dites non à la drogue et ne commencez jamais à picoler !
— Et aussi, restez vierges jusqu’au mariage….
— C’est bon si on te dépose ici ?

Vanderhoff sur radio WPIG Aurora

Super5, version tektonik
(on ne pensait pas devoir écrire ça un jour…)

C’est sorti hier midi sur les ondes : Vanderhoff produira un album de remixes tektoniks des morceaux de Super5. Une annonce qui en réjouit plus d’un puisque l’action de la société a pris 15 points dans l’heure suivante, et c’est peut-être là le seul objectif de l’opération. Après Direct from zion, Vanderhoff commet maintenant l’impardonnable.

De nombreux fans ont demandé le remboursement des billets déjà achetés pour Wattstock. Nous-mêmes au fan-club de Super5 prenons position pour dire que… que… que ça fait vraiment chier ! On essaie de contacter le groupe depuis trois semaines pour obtenir des explications, mais en vain. Si quelqu’un a des infos, on est bien évidemment preneur.

Quant au nouveau projet de Super5 qui devrait être révélé lors de Wattstock (le projet « Galette »), on l’attend avec de plus en plus de scepticisme si c’est encore Vanderhoff qui chapeaute l’opération. Espérons que le groupe aura su (pu ?) prendre ses distances pour nous concocter sereinement un vrai truc forgé dans les flammes de l’enfer.

(illustration : © Vanderhoff Production® – Tous droits réservés)