Le Rock avant tout, le Théâtre après toi

Nous nous permettons un petit intermède dans notre compte-rendu sur Wattstock 2011 pour aller faire un tour du côté de la presse, qui est revenue (et revient) abondamment sur l’évènement. Parmi les milliers d’articles publiés, un paru dans le numéro d’octobre de Rodandas Piedras a tout particulièrement retenu notre attention. C’est signé Melvin El Pubis.

Le Rock avant tout, le Théâtre après toi

SuperCinq, le fameux et fumeux groupe de L’Union et de Thuirs-la-Rock innove avec une comédie musicale sans musique ni comédie.

Jamais salle de théâtre ne fut aussi enfumée. Jamais un concert de Rock ne finit dans une ambiance aussi trouble. SuperCinq, ce samedi 3 septembre, a écrit une fois de plus une page de sa légende avant même d’avoir conquis de nouveaux fans. Ce groupe mi-suédois, mi-new-yorkais et mi-aixois, et trois fois complètement barré, a franchi toutes les frontières de la création et les limites de l’art. Car l’art de SuperCinq, c’est de ne pas avoir de limites.

Tout commence quand SuperCinq, l’un des membres de SuperCinq, sort l’apparat des grands soirs : sa cravate de soie bleue qui se met au niveau du Fil à Plomb. Ce théâtre fut la scène d’une nouvelle expérience : une pièce en 8 actes autogérée, autoproduite qui devient au fil des minutes une prophétie autoréalisatrice. Nul besoin de disque pour comprendre SuperCinq. Aucun vinyle nécessaire. Zéro mp3. Leur seule bande originale, c’est l’histoire du Rock, qui défile tambour battant dès que retentissent les trois coups. On prend alors toute la mesure de SuperCinq. Ces apôtres de la gratte en plastique astiquèrent les plus rockeurs qu’ils côtoyèrent tous. Elvis fut éberlué par leurs paillettes. Un Kurt Cobain plein de vie adora leur suicide qu’ils offrirent en live. PJ Harvey jalousa leurs talons aiguilles. AC/DC vola une de leur jupe, à défaut d’obtenir un de leur soutien gorge. Et Sarkozy copia leur art du story telling. Car si SuperCinq n’a jamais eu de plan de carrière, SuperCinq n’a cessé de fabriquer sa légende.

C’est tout cela que raconte SuperCinq, une vie dantesque, la plus grande pièce de théâtre sans musique d’un groupe de Rock qui brille de ses mille fans.

Melvin El Pubis
Journaliste à Rodandas Piedras