Wattstock 2011 ou quand ça rue dans les brancards

(ceci est la suite de cela)

Une marionnette en guise de guitariste : il nous semblait bien qu’un truc clochait avec ce truc qui s’agitait sur scène aux côtés du bassiste de Super5 (1). Un type était recruté pour imiter le guitariste de Super5 dans Super5, une vie dantesque ? En plein Wattstock ? Devant les fans les plus avertis du groupe de légende ?? Mais pourquoi donc, bor*** de ***del de merd* ?!?

« Tu sais bien que ce spectacle ne pourra jamais se faire avec toi » lança Super5 du tac au tac. « Tu trahis cette pièce, ce texte nous l’avons écrit ensemble je te rappelle ! C’est une mascarade que tu joues à nos fans ! », ce à quoi Super5 rétorqua « Il est très bien ce mec dans ton rôle. Et au moins il est fiable, lui ! ». Des mots d’une violence rare dans la bouche du groupe de légende. Nous en étions déboussolés.

Malgré tout, le puzzle commençait à s’assembler dans nos têtes : la séparation de Super5 annoncée six mois plus tôt, la surprenante reformation du groupe quelques jours avant Wattstock, DSK sortant du Sofitel en courant…

Le pseudo-guitariste fut renvoyé avec fracas à l’ANPE spectacle. Philémon tentait de sauver les apparences mais dut rapidement se rendre à l’évidence : quel fiasco pour cette soirée qui s’annonçait pourtant comme son plus gros coup de l’année. Quant au public, il sonnait la bronca : Cédric remballait déjà sa caméra, Danièle arrachait un fauteuil pour le balancer sur la scène, tandis que Vincent urinait sur ses voisins en signe de protestation.

Mais comme à leur habitude, nos Rockstars favorites n’étaient pas à cours de ressources : si Super5 ne pouvaient pas jouer la pièce, les fans pourraient le faire à leur place !! Et vous pouvez imaginer la réaction des intéressés : autant demander à un curé de résister à un chérubin en tricot de peau.

(la suite bientôt)

(1) Vis-à-vis duquel nous n’avions pour le coup aucun doute sur l’authenticité : du Rockeur 100% pur jus.

Wattstock 2011 ou quand la Super-chérie est démasquée

Que pouvions-nous rêver de mieux ? Des fans survoltés, un lieu magique, l’annonce d’un nouveau projet à la frontière du Théâtre et du Rock : ce Wattstock 2011 s’annonçait grand. Et il le fut.

C’est en ce samedi 3 septembre que nous nous sommes tous retrouvés au Théâtre du Fil à Plomb, écrin sacré qui accueillait en son sein le plus gros évènement de l’année sur la planète Rock : Wattstock. Philémon de Fer, le maitre des lieux, nous réserva un accueil CMB. Il affichait un enthousiasme débordant, cherchant probablement à masquer son trac. Et on le comprend : ce n’est pas tous les jours que Super5 investissent son théâtre.

Un théâtre : en voilà un endroit saugrenu pour Wattstock. Nos héros nous ont plutôt habitué à des stadiums pleins à craquer, voire la Lune ! Cette fois-ci, ils ont voulu nous transporter vers de nouveaux territoires. Les planches d’un théâtre comme air de jeu, telle était le mojo de cette soirée fantastiquement nommée « Wattstock 2011 – Coup de théâtre ».

Du haut de son estrade, Philémon nous annonça le programme : ce soir, en exclusivité, la toute première représentation de Super5, une vie dantesque, le nouveau projet autobiographique de Super5 !

La lumière pouvait maintenant se baisser, le public scander le nom de ses idoles, la température monter de 17°C, le bon gros son Rock’n’roll emplir la pièce : Super5 arrivaient. Une entrée en scène digne des plus grands shows son et lumière.

Le bassiste avait choisi un style très seventies (1) : une chemise en soie panthère surmontée d’un veston qui invite au touché, un pantalon en cuir thermoregulable, le tout coiffé du légendaire bandeau bleu. Quand au guitariste, les troubles survenus avant Wattstock avaient apparemment eu des effets collatéraux sur son tour de taille. … Enfin nous ne sommes pas tout à fait surs, parce qu’agglutinés dans le public et chahutés par les groupies hystériques, il nous était difficile de bien voir ce qu’il se passait sur scène. Ce qui est certain, c’est qu’il nous avait habitués à plus de goût : sa silhouette saucissonnée dans un pantalon lambda était couverte d’un pauvre t-shirt orangé.

Le bassiste prit alors la parole pour une note d’intention : « … la pièce Super5, une vie dantesque écrite et jouée par Super5 … le pont entre les arts nobles du Théâtre et la fange caustique du Rock’n’Roll … un opéra finalement, un Opéra-Rock même ! … ah non tiens, on n’utilisera pas cette appellation … ». De son côté, le guitariste restait d’une étonnante discrétion (sans parler de sa démarche gauche).

Et le bassiste de conclure : « Place à Super5, une vie dantesque, la saga retraçant de manière féerique l’ascension de Super5 vers les sommets du Mont Rock ! »

ACTE 1 : « La rencontre dans la forêt »

C’est au volant d’une Super5 année/modèle 1988 que l’histoire commence. De retour d’un concert qui envoyait du bois, nos deux Rockeurs en herbe ont des désirs d’avenir. Le bassiste reste subjugué par la prestation qu’il vient de voir. Pourra-t-il un jour atteindre une telle dextérité ? Le guitariste quant à lui a été scotché par l’ambiance : les fans, les paillettes, le spectacle total. Il se verrait bien en haut de l’affiche.

Vu du public, l’environnement s’avérait efficace : lumières dynamiques, décor jouant sur le symbolisme, écriture irréprochable. Il manquait cependant un je-ne-sais-quoi, une osmose, cette connivence qui fait la magie de Super5. Certes, tout ne pouvait pas être de sa faute mais le guitariste en était pour beaucoup. Sa voix nasillarde rendait les répliques agaçantes. Il en devenait presque une parodie de lui-même.

Le récit avance : toujours sur la route, Super5 s’enfoncent dans une forêt lugubre. La nature semble alors se lever contre eux, les éléments se déchaînent. Prise dans une tornade sylvestre, la Super5 finit sa course dans les sous-bois. Les deux Rockeurs reprennent lentement conscience. Côté salle, les murmures allaient bon train quant à l’évidente inégalité du jeu de scène.

C’est à ce moment précis que les comédiens ont été interrompus d’une manière pour le moins « vaudevillesque » : alors que nous étions tous bien calés dans nos sièges, le guitariste de Super5 a débarqué du fond de la salle ! « Je t’interdis de jouer cette pièce sans moi ! » lança-t-il au bassiste visiblement excédé, et révélant ainsi la supercherie du faux guitariste qui s’agitait sur les planches.

Un faux guitariste de Super5 sur scène
+ le vrai guitariste de Super5 qui tape un scandale
+ le bassiste qui a l’air de lui en vouloir à mort
+ un seul rouleau de papier-toilette pour 50 personnes
=
un Wattstock qui démarre à fond les ballons !

(la suite ici)

(1) Il nous confiera plus tard avoir voulu rendre un hommage appuyé à l’un de ses maîtres : Jimi Hendrix.

Wattstock 2011 : Deus ex machina

Ultime rebondissement dans le feuilleton de la séparation du groupe de légende : le mail reçu aujourd’hui par les fans, signé Super5 themselves, et qui réchauffe notre âme de sa lumière blanche.

Petit résumé des faits :
– mai 2011 : annonce de la séparation de Super5 ;
– le groupe ne donne ni nouvelles ni explications sur les raisons de la séparation ;
– dans un dernier élan de foi désespéré, les fans organisent eux-mêmes Wattstock.

Jusqu’à ce fameux mail reçu aujourd’hui dans lequel nos Dieux descendent du ciel pour frapper les trois coups :

Wattstock 2011 – coup de théâtre !!

Super5 préparent notre pèlerinage annuel à la Mecque du Rock ! Oublié cet océan de larmes dans lequel sombraient nos cœurs de fans : nous aurons le véritable Wattstock 2011 !!

Une nouvelle page de l’histoire du Rock est sur le point d’être écrite.

Y aura-t-il un Wattstock 2011 ?

C’est habituellement à cette période de l’année que Super5 contactent leurs fans pour annoncer officiellement le plus gros festival de l’année et du monde : Wattstock. Jusqu’à encore récemment, nous gardions espoir. Mais il est maintenant évident que rien ne se fera ce 3 septembre 2011.

Notre voyage parmi les fans de Super5 nous a pourtant fait comprendre que la force est avec nous. Malgré le deuil que nous portons depuis ce triste 15 mai 2011 (également nommé « 2ème big bang »), nous pouvons vous l’affirmer haut et fort : avec ou sans Super5, Wattstock il y aura !

Où, quand, comment ? On y travaille.

On a p’tet moyen d’avoir une tireuse à bière. Ce serait chouette si vous apportiez des chips. Nous sommes en négociation avec le gérant du supermarché de Pompertuzat pour avoir accès au parking entre 7h et 11h30 (on recommande des tapis de sol pour vos derrières). Un mec qui a un van pense pouvoir le garer pour faire des frites. Et pas d’inquiétude : une tonnelle en plastique de 4m² est prévue pour s’abriter en cas de mauvais temps.

Pour le son, on a regroupé toutes les enceintes de bureau du fan-club (ça fait 12 paires, soit un total de 78 dB cumulés !). Ludo viendra en appui avec le boomer de la Punto pour faire le son en stéréo.

En guise de gueststars, nous n’aurons pas moins que : une photo des Tokyo Hotel grandeur nature (merci d’avance à André qui a accepté de la sortir de sa collection perso) ; p’tet que le gars qui fait le sosie de Johnny pourra venir mais a déjà annoncé qu’il ne chantera pas, il signera juste des autographes. Et encore plein de surprises !

Vous le voyez : Wattstock 2011 s’annonce grand, s’annonce beau, s’annonce chaud comme le supermarché de Pompertuzat, ouvert du lundi au samedi, de 11h à 19h, même durant l’été. La date reste la même, venez nombreux !

(illustration : dérivée de Super U Bagnoles de l’Orne © mwanasimba – CC By-NC-SA)

Ils aiment Super5 : Tom & Vico

Tom & Vico, membres actifs au sein de l’Amicale des Spectateurs de Super5, nous font pénétrer dans leur fascination pour le groupe de légende. Un nouveau témoignage dans notre série qui donne la parole aux fans de Super5.

Parlez-nous de votre première fois avec Super5.
Tom : En réalité on a découvert Super5 en lisant Les Inrocks. J’ai tout de suite flashé sur une photo du guitariste. [il la sort de son portefeuille] Son côté George Michael.
Vico : Non, moi je n’étais pas fan au début. Je les trouvais ridicules. Mais Tommy m’a fait du chantage alors on est allés au concert.

Et ?
Vico : Quelle gifle ! J’ai même pleuré quand ils ont joué Ottos Hund. En sortant, j’ai réalisé qu’avant ça, je n’avais jamais vraiment écouté de musique.
Tom : Et puis les voir en vrai… leurs tenues moulantes ! C’était intense.

Les débuts d’une grande histoire d’amour j’imagine.
Tom : En réalité cette année-là, on a posé tous nos congés, on a pris le camping-car et on a suivi toute la tournée européenne.
Vico : Vingt-cinq concerts d’affilés : à chaque fois une claque mais on aime ça.

La séparation du groupe a dû vous en mettre un coup, non ?
Vico : C’était si dur… On l’a vraiment sentie passer.
Tom : Il a fallu qu’on serre les dents.

Vous croyez à une reformation ?
Tom : On l’espère tellement !
Vico : Mhh.

(illustration : extrait de Brokeback Mountain de Ang Lee – Tous droits réservés)