Wattstock 2008 : j’y étais ! (2/3)

(lire la première partie ici)

« Bonsoir fans ! » lança Super5. Il n’en fallait pas plus pour mettre la salle en délire. Ce soir du 6 septembre 2008, la maison de M. McManus a tremblé jusque dans ses fondations sous le poids des applaudissements rendus aux superstars.

Comme à son habitude, le guitariste arborait le désormais célèbre look « cow-boy des arpèges » agrémenté d’un indispensable string-vibrato signé Baccardi. De son côté, le bassiste se distinguait par son style de corsaire-bandeau, rapière et chevalières assorties. Un goût toujours parfait jusque dans les moindres détails que les fan(e)s qualifient de « mouillant ». Encore une fois, ce sex-appeal fit l’effet d’une bombe.

Après un quart d’heure d’acclamations, première annonce choc : le concert de ce soir était ajourné ! Et ce alors qu’on entendait au loin, sur le site du festival, 26 000 fans gueuler « Super5, Super5 » comme des gorets !

Super5 dégaina alors un nuage de poussière au milieu duquel émergeaient quelques pages : « Voici Le Clos du Rock ! » Le bassiste expliqua : « c’est lors du festival Rock-en-Seine fin août 2008 que Le Clos du Rock est tombé entre nos mains. Dick Rivers a tenté de nous refourguer un vieux bouquin tout pourri qu’on aurait refusé, même pour se torcher. Mais en découvrant cette liste, on a compris que ce n’était pas n’importe quoi. » Cette liste, c’est un morceau de papier glissé dans la couverture du livre. Elle a été signée par chaque détenteur du Clos du Rock. « Tous nos maîtres avaient lu ce bouquin ! On a appris par la suite que Dick Rivers l’avait chouré à Tom Morello sans savoir ce que c’était. Quel tocard ! » Le Clos du Rock : un livre qui renferme une autre histoire du Rock que celle racontée par Philippe Manœuvre. Une histoire où la ville de Thuir-la-Rock a tenu pendant plusieurs siècles une place centrale (1).

Durant le reste de la tournée, Super5 n’a pas lâché le livre, totalement « absorbés » par l’histoire de Thuir-la-Rock. Et c’est une heure avant le démarrage de Wattstock 2008 qu’ils sont arrivés à ce passage :

SITÔT LES OBJETS RÉUNIS, LA SYMBIOSE SE FERA ENTRE LES ESPRITS ET TOI : IN CRISTALUM VERITAS EST.

Et plus loin, des notes écrites de la main d’Alice Cooper conduisant aux objets indispensables pour honorer la mémoire du Rock, le grand dada de Super5.

Il n’en fallait pas plus au groupe pour se chauffer à blanc et enrôler ses fans dans une des plus grandes Rock-quêtes de l’histoire. Fans qui, d’ailleurs, ne se sont pas faits prier, à l’image de Lucie : « Trop cool, une soirée t-shirts mouillés avec Super5 ! »

Ce 6 septembre 2008, la ville de Thuir redécouvrit après trop longtemps le souffle du Rock, révélant ses pierres et les chemins empruntés par Alice Cooper, Tom Morello et Kurt Cobain lors d’une soirée un peu trop arrosée onze ans plus tôt. Parmi les fans de Super5, certains vous parleront de la dame blanche, d’autres d’une peau bleu. Mais tous se sont retrouvés au cimetière de Thuir-la-Rock pour y déterrer les trois reliques nécessaires à l’autel décrit dans Le Clos du Rock. Les objets retrouvés étaient tantôt d’une beauté indescriptible, tantôt d’une immondice tout aussi innommable. Aussi, pour le bien des mémoires de chacun, je n’en donnerai aucune description.

Tout était fin prêt. Pourtant, il manquait un objet. « À ce moment-là, on a cru que c’était foutu » se rappelle Laurent. « M. McManus commençait déjà à sortir de la coke pour nous remonter le moral. Et c’est là que Super5 nous a offert un bel exemple de l’instinct Rock. » En effet, dissimulé sous la table même de la maison : un OuiJa ! Ce soir-là, le refrain qui débutait par « honorer la mémoire du Rock », Super5 l’enchaînait a cappella par « parler avec ses morts » !

(la suite ici)

(1) Pour plus de détails, lisez l’excellent ouvrage de Super5 : De l’essence du Rock – Super5 fait le plein, Médiator édition, octobre 2008.

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